En pratique : le Caucase
Quelques retours d'expérience si vous voulez visiter le Caucase à vélo. Garanti partial et non exhaustif.
Pays traversés : Géorgie et Arménie.
Arriver, circuler, repartir
Il est presque tout le temps possible d'éviter les axes les plus circulants et d'être sur des routes plutôt tranquilles. En Arménie, surtout au nord, la qualité des routes est très variable, allant de mauvaise à très mauvais. Ça s'améliore dans le sud.
Nous y sommes passés
Préambule : mis à part quelques exceptions, nous avons largement préféré les paysages de campagne aux villes géorgiennes et arméniennes. Ne vous arrêtez pas aux descriptions ci-dessous qui sont, j'en ai conscience, peu enthousiastes. C'est sans doute un effet collatéral du voyage, qui encourage à s'intéresser en priorité aux lieux... sans intérêt !
- Vardzia : un monastère vieux de plusieurs centaines d'années creusé dans la roche. La visite est scénique et photogénique. L'un des plus jolis sites que nous ayons visité en Géorgie. Y aller de préférence à l'ouverture.
- Borjomi : une ville balnéaire dans les montagnes, sorte de Vichy soviétique. On n'a pas trop aimé mais d'autres étaient enthousiastes. Le contraste entre la nature et les blocs de béton perdus entre les arbres vaut le coup d'œil.
- Kutaisi : on est allé en bus dans cette ancienne capitale depuis Khashuri. Le vieux centre-ville s'articule autour de quelques rues agréables. C'est une étape plaisante dont on peut se passer. Une église un peu excentrée a été classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. On n'a pas compris pourquoi.
- Gori : la ville de naissance de Staline. L'avenue principale garde encore la fierté de l'ère soviétique. Nous y avons fait une pause déjeuner mais n'avons pas visité le musée.
- Mtskheta : une autre ancienne capitale. Une sorte de marché de Noël entoure une très jolie église. Une étape proche de la capitale et donc très touristique. Une autre pause plaisante. Faire un détour pour y aller est réservé aux passionnés.
- Tbilissi : en approchant le long de la rivière Mtkvari, on a l'impression d'arriver à Paris avec ses vieux immeubles et ses grands arbres. La ville a su évoluer avec des constructions plus modernes mais bien intégrées. Que ce soit pour ses parcs, sa vieille ville, son quartier juif, ou son ancien quartier populaire rénové, on a apprécié de la parcourir en long et en travers. Quel dommage que les gros axes soient si désagréables à vélo ! Note à tous ceux qui y voient une étape shopping, nous avons été très déçus par les magasins d'équipement vélo ou camping, nous n'avons rien trouvé de ce que nous cherchions et ils étaient très excentrés. Pour dormir, sauf si vous aimez les grosses auberges impersonnelles, on déconseille la Fabrika même si elle est très joliment conçue. Nous avons bien dormi à Moosica hostel et nos vélos ont pu séjourner dans le salon de ce grand appartement.
- Alaverdi : nous n'avons pas eu le courage de grimper les 300 mètres qui mènent au monastère. Il pleuvait ce jour-là. En revanche notre bivouac sur les hauteurs du canyon avec point de vue sur la rivière valait le coup d'œil.
- Vanadzor : la vieille gare était très jolie, c'est à peu près tout. De grandes usines désaffectées lui donnent un côté Charleroi.
- Vagharshapat : c'est le centre religieux arménien. Sur un vaste site, des églises très modernes côtoient les plus anciennes. C'est une étape culturelle importante pour comprendre l'ampleur de cette religion d'apparence minoritaire.
- Erevan : de l'ancien quartier soviétique au mémorial du génocide, en passant par la place Charles Aznavour, il y a de quoi s'occuper. Nous avons dormi à Katun guesthouse, c'était correct. L'offre d'hébergements y est limitée.
- Le lac Sevan : après les lacs de Turquie et Géorgie, on était un peu déçus, d'autant plus que la route est circulante. Si c'était à refaire, nous tenterions la rive Est sans doute plus sauvage.
- Goris : on a cherché mais on n'a pas réussi à prendre une photo de cette ville tout en pierre grise et uniforme. C'est trop bien rangé, rien ne dépasse.
Nos routes préférées
- L'aller-retour jusqu'à Vardzia à partir de Khertvisi : gardée par un majestueux château sur son piton rocheux, la route est joueuse. Elle monte et descend dans ce petit canyon préservé. L'arrivée à Vardzia conclut à merveille cette balade.
- Le long du lac Paravani : la route est sauvage et joliment bosselée. Les cours d'eau serpentent dans de vastes prairies bien entretenues pour former un paysage naturel digne de carte postale.
- Le long de la rivière Hrazdan entre Erevan et le lac Sevan : nous avons suivi une route secondaire qui remonte le long d'une rivière, alternant entre canyons, plateaux arides et petites villes rurales
- la M17 entre Kaplan et Aragak : une route secondaire bien entretenue qui mène jusqu'à l'Iran. Il n'y a quasiment pas de circulation, des villages reculés, une route à flanc de montagne et plein d'emplacements pour installer sa tente. Ça monte mais on a envie d'y rester.
On n'a pas fait mais on nous l'a recommandé
- Le nord de la Géorgie vers Mestia : prévoir les chaussures de randonnée pour marcher entre les hauts sommets enneigés du Caucase nord. Les régions nord plus à l'est (Ossétie du Sud, etc.) nécessitent un visa spécial.
- Tatev (Arménie) : autant pour son monastère que la petite piste de montagne qui permet d'aller vers Kaplan.
Gastronomie
- Khinkali : un ravioli à pâte épaisse. Les farces sont à base de viandes, on y trouve également aux légumes pour les végétariens. Il se commande à l'unité aux restaurants.
- Khachapuri : un pain en forme de bateau recouvert de fromage avec un œuf. Il est arrosé de beurre avant d'être servi. Un seul de ce met vous cale toute la journée.
- Borjomi : l'eau pétillante locale géorgienne.
- En Arménie, vous trouverez des sources d'eau ou fontaines rafraîchissantes en ville comme dans les villages. Pensez à prendre votre gourde en ville pour la remplir. Observez comment font les arméniens, c'est très ingénieux, il fallait juste y pensez. A boire sans modération.