Quelques retours d'expérience si vous voulez visiter l'Europe centrale à vélo. Garanti partial et non exhaustif. Cet article concerne uniquement la Slovénie, la Croatie, le Monténégro, l'Albanie et la Grèce. Nous nous excusons auprès de nos amis Grecs qui n'aiment pas être identifiés dans l'Europe centrale, il ne faut y voir là qu'une facilité de rédaction.

Arriver, circuler, repartir

Il existe des bateaux qui traversent la mer Adriatique et permettent (notamment) de passer directement de l'Italie à l'Albanie.

De façon générale, les routes que nous avons prises sont peu circulantes mais parfois étroites. Nous nous sommes rarement sentis en danger. Rarement ne signifie pas jamais. Il faut rester vigilant notamment dans les virages qui peuvent être allègrement coupés par les automobilistes.

Plus spécifiquement :

En Slovénie, il existe quelques longues pistes cyclables très agréables qui atténuent l'effet du dénivelé. On a pris celle au début de la vallée de la soka Soča. Ljubljana a certainement été la capitale la plus facile d'accès, surtout grâce à sa taille réduite.
En Albanie, de nombreuses routes secondaires sont sans issue. Nous avons essayé d'éviter le col de Koxhalites par des petites routes à la sortie de Tirana mais au bout d'une dizaine de kilomètres, un habitant nous informe que nous nous dirigeons vers un cul-de-sac malgré la présence d'une route sur notre carte. Nous avons fait demi tour. Plusieurs personnes nous ont dit que certaines routes de taille moyenne se terminaient parfois en piste ou se terminaient tout court. Dans la mesure du possible, il est pertinent de faire valider son itinéraire par quelqu'un qui connait le pays, de s'appuyer sur des routes connues ou de prévoir des demi tour.
En Albanie et au Monténégro, même si les automobilistes roulent relativement correctement (au moins mieux que ce à quoi on s'attend), les routes sont particulièrement étroites. Sur les gros axes, les voitures arrivant en face peuvent doubler et ainsi se retrouver sur votre voie. Il faut être vigilant lorsque vous vous décalez en contrôlant l'arrière et l'avant !
Toujours en Albanie, la route entre Shkoder et Tirana est circulante mais large et très roulante. Attention, il y a une section autoroutière qu'il est possible d'éviter par des routes plus petites et agréables.
En Croatie et en Grèce, certaines approches de ville sont parfois difficiles : le front de mer à l'approche de Dubrovnik puis jusqu'à l'aéroport, l'entrée dans Athènes était très désagréable sur 40 kilomètres.

Nous y sommes passés

Bled et son lac : pause plaisante dans une ville un peu bobo et touristique. Le camping est un peu cher mais les infrastructures sont récentes et bien entretenues. À l'image du reste de la ville. C'est un peu le Annecy Slovène.
Ljubljana : capitale très calme au centre ville agréable. On en fait le tour en quelques heures puis on a envie de recommencer. Nous sommes restés à la guest house "Vila Veselova". En vélo on peut aller jusqu'au parc non loin pour une sieste ou un pique nique dans l'herbe.
Parc de Plitvice : Des centaines de chutes d'eau et des passerelles qui effleurent la surface des lacs. Même sous la pluie, on a adoré. L'un de nos parcs préféré du voyage ! Il vaut mieux arriver à l'ouverture pour en profiter avant l'arrivée des cars de touristes. Il y a un camping très correct juste avant (camp bear).
Hvar. Une petite ville touristique accessible par un aller retour sur une jolie route de montagne. Point de départ pour des excursions en bateau. C'est mignon mais on peut s'en passer.
Dubrovnik. Une ville fortifiée désormais connue pour... ses scènes de Game of Throne ! L'aéroport à proximité draine beaucoup de monde, tout y est très cher mais on prend plaisir à simplement se balader dans les petites rues un après-midi. C'est un city trip pendant les vacances.
Baie de Kotor. Au début on se demande ce qu'elle a de spécial et d'un coup, waouh ! On se dit "ah ouais quand même" ! Des falaises qui plongent dans la baie et la route qui longe exactement le bord de mer. Au petit matin, nous avons eu le droit à la brume sur l'eau, c'était magique. Attention, camping sauvage très difficile. La ville de Kotor vaut bien un arrêt rapide également pour ses jolis murs médiévaux. C'est également un lieu très touristique.
Shkoder. Nous sommes restés un soir et avons goûté à l'ambiance festive et libérée de cette ville du nord de l'Albanie. Les bâtiments grisonnants de sa banlieue ne payent pas de mine, mais le centre ville est mignon et animé.
Tirana. Avec ses grandes avenues soviétiques, ses quartiers riches et ses animations, l'ambiance change clairement. Ça vaut le coup rien que pour le contraste avec le reste du pays.
Meteora. Des monastères construits sur des pitons rocheux. Nous n'avons pas visité les monastères (trop de monde) mais la petite randonnée au lever ou au coucher du soleil est très plaisante. Le site est alors quasiment désert. Avec un peu de chance, un chien errant fait office de guide contre une croquette.
Delphes. Des ruines dans un cadre naturel magnifique. Îlot de tourisme de masse au milieu d'une monoculture d'oliviers, territoire agricole et populaire. Il ne reste pas grand chose de ce qui était autrefois l'un des lieux les plus importants de Grèce. Le musée présente les restes archéologique mais sans vraiment faciliter la prise de conscience du mode de vie à ce moment là. Nous sommes partagés sur ce lieu. J'ai bien aimé, Annie moins. A visiter à l'ouverture le matin.
Athènes. L'un des pires accès que nous ayons subi en Europe. On y trouve de bonnes boutiques vélo et même un peu de matériel de camping (les dernières correctes avant longtemps lorsque on va vers l'Asie). Le centre ville à proximité de l'Acropole est partiellement piéton et agréable. On y trouve même quelques parcs qui permettent de retrouver un peu de tranquillité. On déconseille l'Acropole, c'est hors de prix pour le peu qu'il y a à voir. Et c'est aussi bien d'en bas.

Nos routes préférées

Remonter la vallée de la Soča : l'eau aux reflets bleutés nous fait passer par des routes peu circulantes depuis le niveau de la mer jusqu'à un sommet enneigé en passant par quelques canyons si profonds qu'on se demande comment un si petit cours d'eau peut faire un si grand trou.
Le tour de la baie de Kotor : le vélo est définitivement le meilleur moyen de découvrir cette baie magnifique entre petits ports et grandes falaises. À faire avant que le béton n'ait tout recouvert.
L'arrivée sur le lac de Shkodra : encore au Monténégro, nous avons pris la petite route qui contourne le lac par le sud à partir de Virpazar. Nous montons et descendons dans les montagnes avec de très jolis points de vue sur le lac.
La route entre Ioanina et Meteora : elle nous fait passer de 0 à 1700m d'altitude, déserte grâce à l'autoroute qui file dans des tunnels. La descente laisse entrevoir le site de Meteora qui grandit, sorte d'anomalie géologique impressionnante au milieu des plateaux.

On n'a pas fait mais on nous l'a recommandé

Depuis Shkoder, des randonnées à pied dans les montagnes autour. Il paraît que c'est magique.
Tout le reste de l'Europe centrale, en particulier la Serbie et la Bulgarie. C'est sûr, on reviendra !

Nos erreurs

On a failli faire les Cyclades mais on a reculé pour des contraintes horaires de bateau. On a bien fait. Je pense que c'est un peu surfait, cher et pas dans l'esprit de notre voyage à vélo. De belles îles, on en trouve aussi en Croatie et dans plein de pays du monde, sans doute en plus sauvage.
On est resté se reposer à Rhodes, on aurait pu le faire à Marmaris en Turquie, c'eût été moins cher et il est possible d'enchainer les ferries. A défaut, il paraît que le tour de l'île est plaisant.

Gastronomie

Au sud de Bled, Gostilna Batišt, les meilleurs et les moins chers plats que nous ayons mangé en Slovénie.

Eh oui, ce n'était pas la folie mais on était malades en Grèce.

Le reste

Pour les guest house, nous nous sommes beaucoup appuyés sur le réseau I travel Balkans, nous n'avons jamais été déçus du rapport qualité prix. https://www.itravelbalkans.com/